Koudougou n'est pas une ville réputée pour l'effervécence de son tourisme. Pourtant elle recèle de nombreuses richesses et spécificités à découvrir. C'est dans le but de valoriser ce patrimoine historique, architectural, culturel et humain que nous avons décidé de vous proposer la sélection suivante. Qui se veut évidemment non exhaustive, car même après plusieurs années passées à explorer Koudougou, l'on se surprend à encore y débusquer de nouveaux trésors.

 

 

Le grand marché

Résultat de la coopération dès 1999 entre l'Agence Suisse de Développement et de Coopération, et le programme de Développement des Villes Moyennes du Gouvernement Burkinabe, le grand marché central de Koudougou a permis à la troisième ville du Burkina de se doter enfin d'une structure reflétant le poids de son activité économique. Le projet fut élaboré dans le soucis d'apporter des retombées financières directes à la ville en "construisant local", c'est à dire non seulement en faisant appel aux artisans et entrepreneurs Koudougoulais, mais également en préférant les matériaux de construction locaux à ceux d'importation, plus onéreux.

 

Initialement prévu sur un nouvel espace plus vaste, il fut finalement décidé, à la demande des commerçants Koudougoulais, de conserver l'emplacement de l'ancien marché en centre ville. De ce fait, le marché de Koudougou se caractérise par sa très forte densité, tirant au maximum profit de la surface disponible, et prend des allures de dédale aux passages étroits. Avec sa grande halle ouverte à la toiture toute en voutes et coupoles, le grand marché est une construction pour le moins atypique dans le paysage architectural burkinabe. Inauguré en juin 2005, il a été lauréat du prix Aga Khan d'architecture 2007.

Le grand marché offre au visiteur un festival pour les sens. De la couleur avec ses étals de fruits et légumes, ses boutiques de vêtements, de pagnes et de tissus. En d'autres endroits ce sont les odeurs qui assaillent vos narines, tantôt celle des épices, tantôt celle du poisson séché. Ce sont aussi des sourires, des saluts échangés, ou des palabres entre vendeurs et clients qui tentent de s'accorder sur le prix de la marchandise. C'est un lieu authentique, à l'image de Koudougou, loin de l'agitation et parfois de l'agressivité des grands marchés de Ouaga ou de Bobo-Dioulasso. Lieu de vie et véritable poumon économique, sa visite est incontournable pour qui souhaite mieux connaître la ville.

Mieux qu'un long discours, offrez-vous une petite balade au coeur du Grand Marché!

 

 

Le musée d'Issouka

Inauguré en juin 2010, le musée d'Issouka permet au visiteur d'effectuer un véritable voyage dans le temps. Se plonger dans l'histoire de Koudougou, des légendes les plus anciennes sur la création de la ville, à son plus récent passé colonial, c'est ce que propose cet endroit unique au visiteur avide de savoir, à travers de nombreuses photos et objets qui sont autant de témoignages surgis du passé. Son implantation ne doit rien au hasard, puisqu'il se situe dans la cour du Chef du quartier Issouka, connu pour être le premier quartier de Koudougou, c'est à dire le point de départ de sa création.

La cour du Naaba (le chef, en mooré, la langue des mossi) a elle même été réaménagée : outre les statues, peintures et diverses ornementations, on peut y découvrir le trône ainsi que le palais du Naaba. C'est là, à la fraîcheur du tout proche et paisible marigot, que l'on pourra laisser Patrick nous conter ses incroyables anecdotes et ses histoires stupéfiantes. Et ainsi, bien au delà du simple cours d'Histoire, on pourra à n'en pas douter trouver des réponses à ses questions, et comprendre beaucoup mieux la culture, les traditions, et la société complexe des Mossi.

Le baobab de la forêt sacrée

La légende raconte qu'en des temps reculés ou Koudougou ne portait même pas encore son nom, la ville était composée de trois quartiers, eux mêmes dirigés par trois chefs. Alors que la vie y était prospère, un grave problème se posait toutefois. Les trois chefs ayant une égale influence, il fallait trouver une autorité supérieure et incontestable pour rendre la justice. Lorsque les sorciers demandèrent conseil aux esprits des ancêtres, il leur fut répondu de planter un baobab dans la forêt sacrée. Celui-ci, magique, rendrait la justice des hommes.

 

Cette légende recèle, comme beaucoup d'autres, une part de vérité. Il y a bien longtemps, c'est en effet devant le baobab que la justice était rendue, mais également que les coupables de crimes étaient exécutés. Encore de nos jours, ce lieu demeure empreint de mysticisme. On raconte que la personne bien intentionnée peut voir son souhait réalisé en y sacrifiant un poulet. Mais qu'à l'inverse, les abeilles qui ont élu domicile dans le tronc du baobab attaqueront impitoyablement celui qui ourdit de lugubres desseins.

 

 

Le Palais du Naaba de Lallé

C'est à deux pas du marché de Zakin que se dressent, fantomatiques, les ruines du palais du Lallé Naaba. Bien que la ville fut placée sous son commandement à la fin du XIXéme siècle, ce n'est qu'en 1910 que le Naaba y élut résidence et y fit construire son palais. Soutien de circonstance pour l'administration coloniale française, Il joua un rôle déterminant dans la victoire sur les mouvements de révolte qui enflammèrent la région au début du siècle dernier, insurrections qu'il combattit avec d'autant plus d'acharnement qu'elles menaçaient sa propre autorité et ses privilèges.

Abandonné depuis plusieurs décennies, le palais du Naaba n'a pu résister aux ravages du temps. Ses murs en banco (brique traditionnelle de terre séchée, quasi exclusive dans la construction rurale actuelle et encore très présente en milieu citadin) ont souffert des pluies torrentielles qui s'abattent sur la région chaque année, à la période d'hivernage (de fin juin à septembre). Il demeure malgré tout un fabuleux témoignage, tant architectural qu'historique, d'un épisode marquant de la vie de Koudougou.

A SAVOIR : depuis janvier 2015, le touriste  prenant des photos du palais peut être abordé par des individus qui demandent de l'argent en contrepartie, ceci sans légitimité apparente et de façon plus ou moins aimable et insistante.

La faune de Koudougou

calao
calao

Quand on parle de faune africaine, on pense immanquablement aux lions, girafes, éléphants, hippopotames... On peut observer ces animaux dans certaines réserves du Burkina, mais pas à Koudougou. Ce n'est pas pour cela que la faune que l'on peut y trouver ne présente pas d'intérêt. Le premier étant de pouvoir observer ces animaux en totale liberté, et sans aucune intervention humaine, ce qui n'est pas le cas de nombreux sites touristiques comme la mare aux crocodiles sacrés de Sabou (et qui ont de quoi briser le charme de la "nature sauvage").

 

A Koudougou comme dans ses tout proches environs, avec un peu de patience et de chance, et pour peu que l'on sache regarder et ou chercher, on peut rapidement être surpris de ce que l'on peut découvrir.

 

Crocodile du Nil
Crocodile du Nil

Dans la catégorie des reptiles, c'est le crocodile qui demeure le plus impressionant. Celui-ci se déplaçant, en fonction du niveau d'assèchement des points d'eau, il n'est pas toujours observable aux mêmes endroits à Koudougou. Il faudra donc avoir un peu de chance et être bien renseigné. Mais cela est largement faisable, comme en atteste la photo ci-contre (prise par nos soins en janvier 2014 dans le secteur 8 de Koudougou), un spécimen évalué à 2 m de long.

Varan du Nil
Varan du Nil

Moins impressionant mais avoisinant tout de même à l'âge adulte les 1,50 m de long, le varan du nil (appelé localement, mais à tort, "iguane"), est présent toute l'année à Koudougou. Jouant un rôle prépondérant dans l'une des principales légendes sur la création de la ville, il est l'animal totem de plusieurs familles, en particulier dans le quartier Issouka. Il est possible d'en voir à proximité des marigots au lever ou au coucher du soleil. Le varan étant prompt à s'éclipser à votre approche, il vous faudra, pour pouvoir le photographier, de la vivacité et un certain sens de l'anticipation.

Il existe encore bien d'autres animaux dont les formes, tailles et couleurs auront de quoi surprendre le promeneur habitué du vieux continent, qu'il s'agisse d'oiseaux, de reptiles, d'arachnides, ou d'insectes en tous genres. Certains peuvent être observés assez facilement, d'autres peuvent requérir l'utilisation d'une bonne paire de jumelles. Quant à identifier formellement l'espèce à laquelle ils appartiennent, cela relève parfois d'un véritable défi.  

 

1) Choucador pourpré                               2) Cordon bleu à joues rouges              3) Souimanga à longue queue

4) Araignée (famille sparassidae)          5) Guèpe (espèce non identifiée)           6) Criquet acanthacris ruficornis

Secteur 8, BP 55 KOUDOUGOU

 

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